Élu au Conseil des Innus de Pessamit depuis sept ans, Gérald Hervieux estime que son rôle, en tant que conseiller, consiste à travailler pour l’ensemble de la population de Pessamit, et c’est pourquoi il me considère comme un facilitateur : « je suis là pour aider à faire fonctionner la machine en servant, pour ainsi dire, de courroie de transmission entre le Conseil et les secteurs qui me sont assignés. » Fortement impliqué dans et la mise en œuvre du plan de redressement en 2016, Gérald Hervieux représente aujourd’hui Pessamit à une table de négociation avec Hydro-Québec où l’on discute compensations, préservation des espèces et pérennité du territoire. « Ces négociations devant mener à la signature de l’Entente Pipmuakan amorcées en novembre 2017, n’ont pas la prétention de tout régler, dit-il. Ce sont 22 barrages et 23 centrales qui sont aménagées sur notre Nitassinan, et cette présence massive d’Hydro-Québec fait encore l’objet d’une poursuite devant les tribunaux qui devra, un jour ou l’autre, aboutir à un règlement. En attendant, nous avons obtenu divers avantages et plusieurs garanties dont nous discuterons bientôt en assemblée avec les membres. » Convaincu que l’avenir de Pessamit passe nécessairement par la participation active de la population, Gérald se dit satisfait de constater que la situation financière de la communauté permet aujourd’hui d’envisager une véritable transition économique axée vers l’entrepreneuriat. Mais pour lui, la langue, la culture et ilnu-aitun demeurent ses priorités : « ce sont des incontournables dans l’exercice de mes fonctions au sein du Conseil, dit-il. Nos droits ne sont pas négociables et le développement doit se faire en respectant le territoire et l’environnement pour les générations à venir.»